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MANNICK, GAËTAN DE COURREGES et JO AKEPSIMAS “en TRIO” et en Belgique ces 9 et 10 mai prochains

Une partie de l’œuvre de Mannick est liée à son engagement religieux. Mais une toute autre partie, celle que nous connaissons, plutôt que nous connaissions, est celle d’une femme au discours audacieux, féminin, féministe. Dans le milieu des années septante, entendre Paroles de femme (disque d’or en 1977, Grand Prix de l’Académie Française et Grand Prix de l’Académie du disque Charles-Cros) fut plus qu’une découverte pour beaucoup : une révélation, comme si une femme chantait tout haut ce que bien d’autres filles et femmes attendaient, espéraient. « Mais un matin de grand soleil / J’ai pris la route des torrents / J’ai bu l’eau forte du réveil / Loin des prisons de trop longtemps / Car j’ai la chance d’être femme / Et je sais le chemin de l’amour / Car j’ai la chance d’être femme / Et je veux le crier au grand jour. »
Mannick devenait quelque peu le pendant d’Anne Sylvestre. Catho certes, mais progressiste, osée même dans ses chansons : chanter l’amour entre deux femmes et ce qu’il en coûte (« Lui le mâle outragé dans sa virilité / Exhibe sa rancœur en toute liberté / En réclamant vengeance, pour sauver son honneur ») est chose rare, surtout pour son public. L’exact opposé d’une Frigide Barjot et des réacs de Dieu qui sévissent à présent.
A la dislocation du quatuor des Collégiennes angevines de la chanson, elle rencontre quatre garçons (Jean Humenry, Bernard Haillant, Gaëtan de Courrèges et Jo Akepsimas) et fonde avec eux un groupe de rare anthologie : Crëche. Elle quittera ce beau groupe pour se lancer dans une œuvre plus personnelle, trouvant chaque fois les mots pour le dire, le chanter. Des mots d’amour, des mots de mère. Des mots militants aussi, face aux injustices, aux malheurs du monde : « Je cherchais le bon ton et j’ai trouvé le cri ! », ajoutant : « Les mots difficiles à dire sont plus faciles à chanter ». En 2010, elle regroupe quelques anciens camarades de Crëche (Didier Desmas, Gaëtan de Courrèges et Charles Gancel) pour nous faire ‘Autrement’. Avec Gaëtan de Courrèges et Jo Akepsimas, ses amis qu’elle n’a jamais quittés, elle forme « En trio » qu’elle nous présente en cette année 2020, en premières à Châtelineau le 9 mai et à Chimay le 10 mai prochain.
Quelques-un des plus beaux titres de Mannick : Berceuse pour un enfant à naître, Je m’en vais, Brel, Je connais des bateaux, La petite fille d’Afghanistan, Ne touchez pas aux enfants, De mère en fille, C’était toi Grand-père, De quel bleu… que nous espérons redécouvrir, de quoi renouer le fil distendu entre Mannick et nous car il nous faut redécouvrir Mannick.